Pourquoi l'ouragan Sandy a été un désastre - mais pas pour les assureurs

De toute façon, Sandy était une tempête dévastatrice. La tempête elle-même a causé plus de cent morts et peut-être même 50 milliards de dollars de dommages aux États-Unis. La tempête a causé 2,4 milliards de dollars supplémentaires de dommages en dehors des États-Unis, en Jamaïque, en Haïti, à Cuba et aux Bahamas.

Habituellement, une telle tempête aurait un impact considérable sur le secteur des assurances. Mais si les assureurs ne sont pas vraiment ravis de devoir payer les réclamations liées à Sandy, cela aurait pu être bien pire pour les assureurs. pourquoi est-ce le cas?

Sentier destructeur de Sandy

En termes de taille, Sandy était le plus gros ouragan de l’Atlantique Nord jamais enregistré. Bien que cela ne se traduise pas nécessairement par la vitesse du vent (il a frappé le rivage sous la forme d’une tempête tropicale, pas d’un ouragan), il s’est traduit par un volume d’eau vraiment énorme qui a été rejeté à terre par la tempête. C’est de là que provient la grande majorité des dégâts à New York et au New Jersey.

Les assureurs, pas les maisons, resteront à flot

Malheureusement, la raison pour laquelle cela aurait pu être pire pour les assureurs est la moins souhaitable possible; les propriétaires dans le nord-est sont extrêmement sous-assurés. La raison en est que les polices d’assurance habitation standard ne couvrent pas les dommages causés par les inondations. Vous avez besoin d'une police d'assurance contre les inondations distincte pour couvrir cette menace particulière.

Bien qu'une assurance contre les inondations soit systématiquement requise en Floride et dans d'autres régions fréquentées par des ouragans dans le sud-est du littoral, seuls 14% des propriétaires du nord-est avaient souscrit des polices contre les inondations.

C’est une forte hausse par rapport à la barre des 5% d’il ya quelques années. Après le passage de la tempête tropicale, beaucoup de personnes dans les zones touchées ont souscrit une assurance contre les inondations, mais beaucoup n’ont pas obtenu de couverture - et ces personnes vont malheureusement devoir payer cher.

Les compagnies d'assurance ont également besoin d'assurance: le secteur de la réassurance

La plupart des gens ne le réalisent pas, mais vos compagnies d’assurance souscrivent à leur propre couverture. Par exemple, le chef des finances d’une compagnie d’assurance peut avoir confiance en la capacité de son portefeuille de régler des réclamations d’un montant de 10 milliards de dollars en peu de temps. Mais pour des montants supérieurs à ce chiffre, il peut signer un contrat avec une autre compagnie d’assurance, plus grande, disposant d’une réserve de capital plus importante. Cette entreprise s'appelle un réassureur. Essentiellement, ces 10 milliards de dollars fonctionnent comme une franchise au niveau de la compagnie d’assurance. Le réassureur soutient généralement la compagnie d’assurances contre les soi-disant méga-chats, ou méga-catastrophes, dépassant les capacités de la compagnie d’assurance.

Sur une perte potentielle de 50 milliards de dollars chez les propriétaires américains, le coût estimé pour le secteur de l’assurance avoisine les 20 milliards de dollars - assez pour que les franchises des franchises puissent être franchies et déborder sur le marché de la réassurance.

Perspectives d'investissement: devriez-vous investir dans des assureurs?

Pour ceux qui souhaitent éventuellement investir dans des assureurs, il existe essentiellement deux niveaux à examiner. Tout d’abord, la tempête a eu des répercussions sur les principaux transporteurs, dont certains ont été durement touchés. Deuxièmement, il y a les marchés de la réassurance.

Selon le bulletin d'information de l'industrie Insider en assurance State Farm, avec 8,92% du marché, Travelers, avec 8,41% du marché, Liberty Mutual, avec 7,83% du marché, et Allstate, avec 6,83%. de la part de marché sur toutes les lignes, y compris les assurances auto, entreprise et habitation.

Nous constatons cependant une moindre diversité sur le marché des propriétaires: 17% des pertes sur le marché des propriétaires reviendront à State Farm, 14% à Allstate et environ 10% à Travelers. Les 10 principaux transporteurs représentent 72% du marché des propriétaires dans les États les plus gravement touchés. Cela signifie deux choses: des pertes plus importantes pour les transporteurs qui s'y trouvent et un débordement plus important sur les marchés de la réassurance.

Cependant, 2012 a été une année très modeste pour les dégâts causés par les tempêtes - en particulier au début de l’année. Aussi décevant que puisse être Sandy, les pertes de Sandy sont tout à fait dans la fourchette que les compagnies d'assurances s'attendent à devoir payer de temps en temps. Ils ne sont pas contents, naturellement. Mais aucun assureur ne deviendra insolvable à la suite de la tempête.

Les stocks d'assurance sont encore intacts

Allstate (NYSE - ALL) a à peine bougé. Il est tombé juste au moment où la tempête a frappé, en raison de l'incertitude des actionnaires quant à l'ampleur des dégâts. Mais à 38 dollars, il s’est légèrement redressé et reste au-dessus de son niveau de négociation pendant la majeure partie de l’année.

Les voyageurs (NYSE - TRV) n’ont pas non plus été touchés. Il a légèrement reculé par rapport à son sommet d'avant la saison Sandy, mais il se négocie toujours bien au-dessus du niveau enregistré toute l'année.

State Farm et Liberty Mutual appartiennent tous les deux à des souscripteurs plutôt qu’à des actionnaires, ils ne sont donc pas cotés en bourse. Donc, Sandy, malgré toute sa tragédie humaine, a à peine bougé l’aiguille, en ce qui concerne le marché américain de l’assurance, qui est robuste.

Les marchés mondiaux de la réassurance restent calmes

Le deuxième niveau d'analyse est le marché de la réassurance.Les sociétés de réassurance sont celles qui assument la plus grande incertitude: les principaux transporteurs vont fixer des limites à ce qu’ils pensent pouvoir se permettre et payer des primes pour que les réassureurs prennent à leur charge le reste. Il semble que les sociétés de réassurance devront faire de gros chèques pour couvrir les pertes excédentaires des principaux transporteurs. Mais même avec l’énorme quantité de dommages causés à certains des biens immobiliers les plus chers des États-Unis, les marchés mondiaux de la réassurance peuvent facilement les absorber.

Exemple: Munich Re (Deutsche Börse - MUV2), un réassureur géant, a en fait augmenté ses objectifs de bénéfices attendus à la suite de Sandy - et a suggéré que le dividende augmenterait même cette année. Il s’attend à une perte d’environ 3 millions d’euros de la part de Sandy, exactement comme il l’avait prévu pour la saison des tempêtes, voire même moins. Il se négocie très près de son sommet de 52 semaines.

Everest Re (NYSE - RE) est légèrement en baisse par rapport à ses sommets d’octobre. Mais il se négocie toujours plus haut que tout l’été.

Swiss Re (OTC - SSREY), le deuxième plus grand réassureur au monde, tente de déterminer comment utiliser tous ses bénéfices pour l’année. Malgré Sandy, les pertes liées aux tempêtes pour l’année ont été beaucoup moins importantes que prévu. Il a annoncé qu'il pourrait réduire un dividende spécial cette année.

Malgré toutes ses destructions, Sandy était tout à fait en phase avec les niveaux de risque attendus par les assureurs et les réassureurs. Ça fait mal, mais ils sont en train de prendre la douleur. La dévastation économique réelle sera supportée par ceux qui ont joué en perdant sans assurance contre les inondations.

Perspectives d'assurance contre les inondations

À plus long terme, les assureurs sont pénalisés par les faibles taux d’intérêt, qui ralentissent les bénéfices qu’ils peuvent obtenir grâce au «flottant», c’est-à-dire aux primes prises qui n’ont pas encore été versées pour les sinistres. Les assureurs voudront aussi sans doute reconstituer leurs réserves avec les dépenses de Sandy. La combinaison indique que le marché global de l'assurance pourrait se resserrer quelque peu, ce qui signifie que les faibles taux d'intérêt et l'expérience des sinistres Sandy pourraient se combiner pour amener les assureurs à augmenter les primes.

Cependant, considérons ce qui s'est passé après l'ouragan Irene; la demande d'assurance contre les inondations après Irene a triplé. Parce que les habitants du nord-est ont pris conscience (et craignent) des conditions météorologiques extrêmes et sont allés acheter une assurance supplémentaire contre suivant tempête, il fournit hypothétiquement une source riche de nouvelles primes aux assureurs primaires et aux réassureurs qui les souscrivent.

Ce n'est pas une consolation pour ceux qui ont perdu leur maison et pour ceux qui ont perdu des êtres chers dans la catastrophe, et notre cœur est avec eux à la suite de Sandy. Mais le reste du pays devrait en prendre conscience. Les inondations sont économiquement dévastatrices et elles causent régulièrement des dommages plus importants que tout ce qu'une famille américaine typique peut supporter sans risque de propagation par le biais des assurances. Des milliers de propriétaires apprennent cette douloureuse leçon maintenant, et nous espérons ne pas devoir la réapprendre de si tôt. Les maisons situées dans une zone inondable ont une chance actuarielle sur 4 de subir une inondation au cours d’une période donnée de 30 ans. C’est un pari que la plupart des Américains ne peuvent pas se permettre de perdre. Si vous vivez dans une région côtière et que vous n’avez pas d’assurance inondation, obtenez-la.